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L'Angola en poésie : vers d'une nation en lutte et en espoir

16 de nov de 2024

Temps de lecture : 4 min

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Par João Elmiro da Rocha Chaves


L’histoire de l’Angola est un récit vibrant de résistance et d’espoir, tissé par les mains d’un peuple qui, pendant quarante et un ans, a fait face à des défis indescriptibles dans la recherche d’un destin souverain. En 1975, au seuil de l'indépendance, le sentiment dans les rues, dans les foyers et dans le cœur des Angolais était celui d'un profond désir de liberté, bien qu'imprégné d'incertitude.


Cependant, l’indépendance a entraîné la poursuite de la guerre froide, dont les forces mondiales se sont entremêlées sur le sol angolais, intensifiant les divisions et prolongeant les souffrances. Les idéaux et les espoirs de notre nation ont été façonnés et souvent contenus par des intérêts étrangers qui considéraient l'Angola comme un champ de conflit stratégique. Cette époque a laissé des marques profondes, influençant notre trajectoire en tant que peuple et renforçant notre esprit de lutte et de résilience.


Aujourd'hui, je présente trois poèmes écrits dans la diaspora, après la fin de la guerre froide en 1992, une époque qui a marqué de profondes transformations : « Angola », « A Bomba » et « Minha Terra ». Ces vers capturent l’esprit d’un Angola vécu et ressenti dans ses facettes les plus intenses et délicates, une terre qui, malgré tout, entretient la flamme de sa propre identité.


Angola: Un cri d'union et d'espoir

Dans le poème « Angola », les vers révèlent un pays vibrant, aimé et convoité, mais irréductible face aux intérêts impérialistes. Tel un hymne à l’unité, le poème fait écho au cri collectif d’un peuple en quête de liberté. L’Angola décrit ici est une « terre de grâce sans précédent » qui, avec son histoire de sang et de sueur, se tient fermement sur le piédestal de la dignité. J'essaie de capturer l'essence de la nation et le rêve d'émancipation, en immortalisant la lutte et l'aspiration à une indépendance totale.


ANGOLA

Oh, Angola, terre de grâce sans précédent,

Convoité par les impérialistes, mais ferme sur son piédestal.

Ta terre fertile, un trésor à éblouir,

Par le sang et la sueur, votre histoire à raconter.


Depuis quarante et un ans, notre peuple s'est levé,

Dans le feu de la bataille, là où votre destin s'est tissé.

Son sacrifice, témoignage de grandeur,

Pour libérer notre patrie, dans la noblesse.


Oh, terre d'amour, aspirant à la liberté,

Endurer les épreuves, chercher sa propre vérité.

Que l'humanité soit témoin de la bonté de l'Angola,

Dans l’étreinte de la liberté, là où notre âme s’épanouit.


Angola, Angola, notre cri vibrant,

Pour la liberté, la justice et la raison.

Oh, Angola, les cœurs volent,

Dans la promesse de notre indépendance en action.


Ici, le poème devient un manifeste d'identité, un témoignage de la force et de la fierté d'être angolais. C’est un chant d’amour et de promesse, où la patrie bien-aimée reste un guide pour les générations en quête d’un avenir libre et souverain.


La bombe : la peur et la réalité de la guerre

"La Bombe" révèle le côté sombre et déchirant du conflit, où la terreur d'une explosion imminente et l'incertitude de la survie occupaient toutes les pensées. Les vers parlent de la peur constante d’une bombe « cruelle », au destin implacable, qui menace les vies et les rêves avec une brutalité inéluctable.


Ici, le poème plonge dans la réalité brute de la guerre, où les gens sont contraints de fuir, laissant derrière eux tout ce qui leur apportait le bonheur.


LA BOMBE

La bombe cruelle, son destin déjà fixé,

Ma vie en danger, à cause de la peur ravagée.

Quelle voie prendre, comment survivre,

Dans l'ombre de la mort, incapable de revivre.


La bombe cruelle, son destin implacable,

Mon appel à la miséricorde, dans un chaos indompté.

Oh, ma patrie bien-aimée, où fuir,

Laissant derrière moi tout ce qui me faisait sourire.


Et mes camarades, fuyant à mes côtés,

Cherchant refuge contre le tourbillon ailé.

Et ceux qui sont restés, leur sort scellé,

Dans les ténèbres de la guerre, son destin.


Dans ce poème, chaque vers est une flèche pointée vers le cœur de la guerre, révélant la terreur et la désolation de ceux qui vivaient sous le spectre de la mort. L’angoisse de la fuite et le désespoir pour les camarades restés sur place créent une image puissante d’un Angola blessé mais résilient.


Ma terre : une lamentation et une prière

Enfin, dans "My Land", nous trouvons une profonde plainte pour l'Angola qui souffre et résiste sous l'avidité qui l'étouffe. Le poème exprime la douleur de voir le sol taché de sang, mais aussi le désir de paix, un plaidoyer pour que la fureur de la guerre s'apaise et permette de restaurer la pureté de la terre.


Au milieu du chaos, il y a une prière sincère pour que le monstre de la guerre efface sa trace destructrice, permettant ainsi à notre bien-aimé Angola de vivre un jour sans le poids de l'oppression.


MA TERRE

Oh, chère terre, ta beauté est sans précédent,

Mais souillé par l'avidité, nous étouffant.

Sur ta terre fertile, le sang coule,

Une plainte silencieuse, une douleur qui s'enflamme.


Les yeux larmoyants, nous contemplons ton destin,

Alors que la paix s'enfuit et que l'espoir décline.

Forcé de quitter ton étreinte, par une main étrangère,

Envie de réconfort pour la dernière nuit.


Oh, puissant monstre, aux dents pointues et brillantes,

Dévorant l'innocence, ne laissant aucune trace à retrouver.

Calme ta fureur, laisse la paix régner,

Restaurer la pureté que la guerre est venue récolter.


"Ma Terre" est une prière de rédemption, un cri qui fait écho au désir de revoir l'Angola en paix. En même temps, c'est une dénonciation de l'avidité étrangère et de la destruction qu'elle impose, un plaidoyer pour un avenir où l'Angola pourra prospérer dans la paix et la liberté.


Réflexion et pertinence aujourd'hui

Ces poèmes sont plus que de simples vers ; Ce sont des témoignages vivants d’une époque où l’Angola se préparait à se réinventer en tant que nation indépendante. Pour le lecteur portugais, ils offrent un aperçu de l'angoisse, de l'amour et de l'espoir qui palpitaient dans les cœurs angolais.


A travers ce langage poétique à la fois beau et douloureux, nous sommes invités à ressentir l'expérience angolaise, à reconnaître leur combat et à respecter leur chemin.


Ces versets capturent non seulement l’essence d’un moment historique, mais perpétuent un amour éternel pour l’Angola. Puissent ces paroles résonner dans le cœur de tous ceux qui les lisent et nous rappeler que, même dans les circonstances les plus difficiles, l’espoir de liberté et de justice reste inébranlable.



16 de nov de 2024

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